5/10/2008

Soyons désinvoltes

N'ayons l'air de rien.

Tostaky - un live parmi mille autres:

Noir Désir, ENFIN!

Il y a des nouvelles, comme ça, qui ont le don de vous booster une journée (quand on est coincé au taf pour tout le week-end prolongé et que l’on préférerait aller batifoler dans la nature estivale).

Ainsi une minuscule dépêche de l’Agence télégraphique suisse (ats), titrée «Noir Désir prépare son retour».

/ Extraits:

«On s'est remis au boulot, on projette d'enregistrer un album durant l'hiver prochain», a indiqué Serge Teyssot-Gay dans une interview parue dans le journal « La Gruyère ». Le guitariste a confié que le délai était court, mais qu'ils avaient besoin d'une échéance pour se structurer.

Aucun concert n'est toutefois prévu pour l'instant. «Plus tard, peut-être...On va laisser le truc sortir, voir comment les gens recevront notre musique», explique Serge Teyssot-Gay. /

Nul doute que les non fans s’en moqueront éperdument. Pour une fan comme moi, c’est LA news que j’attendais depuis des plombes. Depuis la sortie en 2001 de «Des visages, des figures», depuis la sortie en 2005 du double live retraçant la tournée de 2002. Tournée à laquelle j’avais eu la chance d’assister au Volkshaus de Zurich, dans une ambiance quasi intimiste, vu que ça se passait en Suisse alémanique et même si de nombreux Français avaient fait le déplacement. Souvenir impérissable, j’en ai des frissons rien que d’y songer.

Alors bien sûr, il y aura le sempiternel discours scandalisé sur le fait que «Cantat n’a aucun respect pour la famille Trintignant» et qu’il devrait se «faire oublier». Sans envie d’épiloguer: Bertrand Cantat a été jugé, il a été condamné, il a fait de la tôle et exécuté sa peine. A moins de remettre en cause tout le système judiciaire, point barre.

Restent la musique et l’immense talent du plus grand groupe de rock français.

5/04/2008

Objectif Euro 2008

On peut détester le foot. Se démarquer pour diverses raisons du grand raout qui s’approche. A chacun ses préférences, mon billet n’ira pas dans ce sens-là.

J’ai eu l’occasion aujourd’hui de regarder l’émission homonyme de la TSR.

«Objectif Euro 2008», donc.

Quelques minutes à peine. Je n’ai pas supporté plus.

Ce don que possèdent les journalistes de la Télévision suisse romande spécialisés en football de plomber tout match, toute compétition. L’Euro à venir ne fait pas exception.

Voudraient-ils détourner même les fans les plus passionnés qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

L’Euro de football, une fête?

On espère que oui. Mais ce ne sera certainement pas sur la TSR…

4/29/2008

Le sadique d’Amstetten

Je ne vais pas revenir sur l’horreur des faits: tout le monde a eu l’occasion d’en apprendre jusqu’à plus soif ces derniers jours.

Ce qui m’interpelle, ce sont certains commentaires que j’ai pu lire ou entendre ici et là, allant tous dans le même sens: les crimes affreux ont tendance à augmenter, ce qui prouve combien notre société est décadente et combien notre monde va mal.

Loin de moi l’idée de vouloir minimiser ce qui s’est passé, mais il ne faut pas tout mélanger. Les faits divers sordides ont toujours existé. La différence aujourd’hui étant que, de par la globalisation de l’information, ils sont beaucoup plus visibles.

Sachant que l’insécurité est une notion essentiellement subjective, c’est plutôt la propension des médias à l’amplifier qui me pose question.

Là, oui, il y a quelque chose qui coince.

4/12/2008

Coup de coeur

Marre de la daube qui monopolise les antennes radio et TV? Envie de bonne musique? Alors ouvrez tout grand les oreilles. Et tout grand les yeux: l’album sera prochainement dans les bacs.

La Dixion / "Première pierre à l’édifice"

N’étant pas une spécialiste, pour le descriptif je préfère m’en référer au site orbeat.ch:

"Existant depuis près de dix ans, La Dixion s'est concentrée depuis plusieurs années sur la réalisation de son premier album, «Première pierre à l'édifice», qui va faire beaucoup de bruit dès sa sortie. On y retrouve en effet de nombreuses collaborations avec des artistes internationaux comme Rakaa (Dilated Peoples-USA), Defari (USA), J-Ro (Tha Liks-USA), Salif (F), Princess Aniès (F), Dabaaz (F), Charly B (F), etc.

L'album alterne les tendances allant du ragga au classic hip-hop en passant par des productions plus actuelles, toujours dans une idée de faire bouger les têtes. Au niveau des textes, les Mc's écrivent avec de nombreuses assonances, alitérations et autres jeux de mots, refusant les rimes faciles.

Les titres sont produits par Yvan (Double Pact-Sinik-Sniper, etc), Hadès, Ruff D, Kenzo, Veed et Dj Menas."

Pas besoin d’aller chercher outre-Atlantique, outre-Manche, outre nos frontières, ni même outre-Sarine: les membres de "La Dixion" sont des Romands, des gars "bien de chez nous", volée années 80. Ce seul aspect a déjà quelque chose de jouissif, tant on est malheureusement habitué à une Romandie névrosée, recroquevillée sur son complexe minoritaire.

S’il ne s’agissait que de ça, ce serait évidemment un peu court, rien de plus que l’expression d’un réflexe régionaliste. Or, et c’est l’excellente nouvelle, il ne s’agit pas que de ça. Le crew de "La Dixion" serait-il originaire de Pétaouchnok, on lui trouverait le même indéniable talent.

Dès la première écoute du maxi de promotion, la mayonnaise prend. Mélange idéal entre qualité technique, qualité (si l’on ose…) émotionnelle et intelligence globale, tant au niveau de la musique que des textes. On sent l’osmose des divers acteurs et c’est une osmose qui emporte, que les morceaux évoluent en mineur ou en majeur. Pour le résumer en quelques mots comme en mille: "La Dixion" sonne, et elle sonne, profondément, juste.

Le teaser qui accompagne le maxi conforte cette première impression. Prometteur, très prometteur! On se réjouit de l’album à suivre.

Sachant qu’être artiste en Suisse est tout sauf une sinécure, on souhaite à "La Dixion" le succès qu’elle mérite objectivement (oui!).

Veine haineuse



Le teaser de « Première pierre à l’édifice »

4/08/2008

L'humour et les fondamentalistes

Depuis quelques semaines s’affiche en Suisse romande (et peut-être dans l’ensemble de la Suisse…) une publicité en deux parties. Le procédé est classique. On mène une première campagne pour un produit qui demeure caché, histoire d’éveiller la curiosité. Ensuite, un peu plus tard, on révèle le produit.

Lors de la première campagne, on pouvait voir un personnage qui était manifestement une représentation du Diable. Avec des propos stéréotypés du genre (et en substance): «Je te donne la puissance illimitée, et tu me donnes ton âme», «Je te donne l’immortalité, et tu me donnes ton âme». A l’instar peut-être de tout un chacun, je me suis demandé à quel produit cette campagne faisait allusion. Pourquoi pas une propagande anti-4X4? Cela aurait pu coller…

Au final, il s’est avéré, lors de la seconde partie de la campagne, que l’annonceur était un opérateur téléphonique. Slogan: «Il y a bien assez de mauvais deals…» Sous-entendu: signez chez nous, si vous voulez vous libérer des mauvais contrats, qui plus est mensongers, de nos concurrents.

Une pub au ras des pâquerettes, pas de quoi défriser le monde de la consommation.

Et pourtant. Le journal où je travaille a mis en page cette publicité. Avec des conséquences inattendues. Un jour de boulot, j’ai reçu le mail outré d’un internaute. Se présentant comme chrétien et parlant au nom de tous les chrétiens de Suisse, il ne concevait pas, écrivait-il, que nous puissions ainsi faire de la pub au Diable. Il ne concevait pas, écrivait-il, que nous puissions accepter servir de relais à une clique satanique dont le but était de mettre en avant l’Ennemi. Il exigeait que le journal fasse marche arrière, qu’il renonce à ces publicités et qu’il se distancie clairement du clan du Mal. Et, en conclusion, il souhaitait que Dieu nous apporte Sa sagesse.

J’ai transmis la patate chaude à la section vente. Mais par-devers moi, je n’ai pas su trop quoi en faire. Rire de cette totale incapacité des fondamentalistes religieux – quelle que soit la religion… - à comprendre le sens de l’humour, à comprendre la notion de second degré? Ou en pleurer?

Un peu des deux, je suppose.

3/30/2008

Commentateurs sportifs

Jean-Jacques Tillman, Boris Aquadro, Bertrand Dubout, Bernard Jonzier. Entre les deux premiers qui ne sont plus d’actualité et les deux suivants qui poursuivent logiquement jusqu’à l’âge de leur retraite, est-ce que je fais preuve de nostalgie déplacée?

Sincèrement, je n’ai pas envie d’y réfléchir. Tillman et Aquadro me manquent, c’est un fait. Quant à Dubout et Jonzier, je ne me pose pas la question. Pas encore. Ils sont là, et c’est tout ce qui m’importe.

La question, je me la poserai lorsqu’ils disparaîtront à leur tour.

En attendant, je profite de leur présence. Et je les en remercie. Comme je remercie leurs anciens.

Quand Thierry bis s'en va

Lorsque je suis en vacances, comme c’était le cas ces derniers jours, j’ai pour habitude de décrocher totalement des médias. Un blackout complet en forme de bol d’air. De toute manière, l’info, c’est un peu comme «Top Models»: même si on rate dix épisodes, on a vite fait de raccrocher les wagons…

Ainsi c’est avec quasi une bonne semaine de retard, en écoutant ce dimanche «France 2 foot» d’une oreille, que j’ai appris la mort du commentateur français Thierry Gilardi, décédé mardi d’une crise cardiaque à l’âge de 49 ans.

Etant de par mes origines focalisée sur le calcio de la Botte, au niveau du championnat et de l’équipe nationale, je ne porte au football français qu’un maigre intérêt dans les marges. Sauf, cela va sans dire, quand les Bleus rencontrent la Squadra Azzurra, ce qui va redevenir tantôt de très chaude actualité.

Dès lors, Thierry Gilardi, je n’ai que rarement eu l’occasion de l’entendre (en live pendant un match ou dans «Telefoot», TF1). Il m’est arrivé de le trouver affreusement chauviniste – mais qui ne l’est pas dans ces cas-là? C’est de bonne guerre… - sinon dans l’ensemble je l’ai apprécié. Contrairement à son homonyme prédécesseur – j’ai nommé Thierry Roland – qui savait se rendre parfaitement désagréable, notamment par une tendance au racisme qui avec les années n’a même plus pris la peine de se dissimuler.

Ce qui me plaisait, chez Gilardi, c’est qu’il respirait la passion. La passion du football (du sport en général) et la passion de vie. Deux caractéristiques doublées de professionnalisme qui faisaient de lui un excellent commentateur sportif. En passant, certains de nos manches de la TSR, qu’ils soient soporifiques ou purement à côté de la plaque ou les deux – principalement dans le domaine footballistique – feraient bien de s’inspirer d’un tel exemple.

Citant le commentaire d’un internaute: «Dieu a arrêté le match beaucoup trop tôt. Décidément, celui-là, il sera toujours un mauvais arbitre!»

3/28/2008

Invisible sun / Police / lyrics

I dont want to spend the rest of my life
Looking at the barrel of an armalite
I dont want to spend the rest of my days
Keeping out of trouble like the soldiers say
I dont want to spend my time in hell
Looking at the walls of a prison cell
I dont ever want to play the part
Of a statistic on a government chart

There has to be an invisible sun
It gives its heat to everyone
There has to be an invisible sun
That gives us hope when the whole days done

Its dark all day and it glows all night
Factory smoke and acetylene light
I face the day with me head caved in
Looking like something that the cat brought in

There has to be an invisible sun
It gives its heat to everyone
There has to be an invisible sun
That gives us hope when the whole days done

And theyre only going to change this place
By killing everybody in the human race
They would kill me for a cigarette
But I dont even wanna die just yet

There has to be an invisible sun
It gives its heat to everyone
There has to be an invisible sun
That gives us hope when the whole days done

One, two, three, four, five, six...

Un job de merde

Avez-vous déjà eu l’occasion de tester les troquets qui offrent la possibilité de jouer aux courses et à la loterie en direct? Généralement j’évite, tant ces bistrots sont glauques. Puis voilà, aujourd’hui, lors de mes courses en centre-ville et par un détour inattendu, je m’y suis retrouvée.

Constatation: c’est effectivement pire que glauque.

La clientèle – largement alcoolisée aux primes heures de la matinée, qui devant ses deux décis de rosé, qui devant son pastis, qui devant sa binche – est ce qu’elle est. Le point commun de ces visages ravagés, les plus jeunes semblant aussi vieux que les plus vieux, me rend triste, mais là n’est pas mon propos.

Ce qui me touche, me fracasse littéralement de l’intérieur, c’est la serveuse qui me sert mon expresso au bar. A vue de nez, elle doit avoir à peine plus de 20 ans. Son ventre pleinement arrondi ne laisse aucune hésitation: elle est enceinte, sûrement pas loin du terme. Et tandis qu’elle s’active ça et là telle une automate, éteinte, vide, dans un nuage de fumée à couper au couteau, rien n’indique qu’elle soit vivante.

Quelle colère j’ai éprouvée! Contre notre société, notre système, où l’on chante si haut la gloire du travail. Pour certains parce qu’ils ont grandi dans le lavage de cerveau où l’on ne saurait se définir que par son emploi. Et ce sont souvent les mêmes qui sont obligés de travailler parce qu’ils n’ont pas d’autre choix pour joindre les deux bouts à la fin du mois – quand ils y parviennent. Pour d’autres, les privilégiés – dont je fais partie – parce qu’ils estiment que le boulot, ce n’est pas désagréable, tant ils n’ont pas la moindre idée de ce que peut signifier d’assumer un job de merde pour un salaire de misère quand on ne peut faire différemment.

Dieu sait que je ne me reconnais pas d’extrême-gauche. Mais ce matin, tandis que mon expresso me restait en travers de la gorge, je me suis dit que ce serait peut-être une bonne chose d’envoyer nos universitaires, ces futures élites qui vont forger la marche de notre pays, aux boulots merdiques et sous-payés, comme à l’époque et ailleurs on les envoyait aux champs. Afin que, lorsqu’ils seront amenés à prendre des décisions en la matière, ils sachent de quoi ils parlent.

Ma première réaction de bourgeoise a été de laisser un pourboire largement supérieur à celui que je laisse d’habitude – par une espèce d’empathie, ayant moi-même été serveuse à un moment de mon existence. Puis je me suis dit que non, dès lors que le but serait de me donner bonne conscience. J’ai laissé un pourboire. Mais mon action se jouera dans mes choix politiques, vers celles et ceux qui tiennent compte de celles et ceux qui occupent des jobs de merde pour des salaires de merde.