10/17/2007

Trou de mémoire

Le truc du moment, chez certains ados – ou plutôt pré-ados, à 99% des miquettes, pour ainsi dire… - c’est Tokio Hotel.

Un groupe de quatre – oulà, j’espère que je ne me gourre pas… - Allemands un tantinet plus âgés. Ados, quoi. Des jumeaux, un au chant, un à la guitare – leurs prénoms et noms… heu… - un bassiste et un batteur. Genre musical : pop-rock (si cela signifie quelque chose…). Carton immédiat. Un de leur plus grands tubs : «Durch den Monsun» - littéralement «A travers la mousson».

Deux particularités à ce succès planétaire. D’abord le chanteur arbore un look androgyne qui semble titiller à fond nos dites miquettes – encore qu’il ne soit pas le premier d’une longue série. Ensuite le groupe chante en allemand. Ce qui a provoqué, et ce n’est pas piqué des vers, un regain d’intérêt des collégiennes (collégiens?) de tous pays pour la langue de Goethe.

Tokio Hotel est un phénomène. Quant à savoir s’il tiendra la durée, c’est une autre question… Ce qui m’a interpellée, ce matin même, tandis que j’avais en main un journal helvétique qui leur consacrait sa première page, c’est ma réaction.

Ha, ha – ai-je d’abord ricané – ces nanas, ces ados ou pré-ados, ces jeunes, ils sont vraiment ridicules! J’avais en tête des images de TV et de net, une hystérie collective, où l’on crie comme des poulets à l’égorgement, où l’on téléphone à sa mère pour lui dire «Maman, il a touché ma main, c’est le plus beau jour de ma vie!», où l’on s’effondre en pleurs d’émotion, où l’on s’évanouit. De quoi ricaner, n’est-ce pas?

Puis, en un flash, je me suis souvenue de… moi. Quelque part dans les années 80. L’époque où je scrutais Sky Channel avec ma frangine au beau milieu de la nuit, à 5 centimètres du poste TV pour ne pas réveiller les parents. Parce que U2 participait à un concert mondial et que, même en cas de peine de mort, nous ne pouvions manquer ça. L’époque où, toujours avec ma sœur, nous nous étions rendues à un concert, bien réel celui-là, du groupe irlandais au stade St-Jakob de Bâle. Habillées de pied en cap, avec notamment des T-shirt marqués au coin. Connaissant les morceaux plus que sur le bout des doigts. Par cœur. Prêtes à hurler. Hurlant. Et les parents, qui nous avaient fait la grâce de nous amener et qui avaient passé la journée au zoo. Avant de goûter les dernières gouttes de ce qui nous avait mises en transe. Ne disant rien par la suite, mais songeant peut-être que nous étions… ridicules…

Je me suis rappelée tout ça et, franchement, je me suis prise d’affection pour toutes celles/tous ceux qui se pâment devant Tokio Hotel.

Le devoir de mémoire ne s’applique pas qu’aux choses prétendues «sérieuses». Le devoir de mémoire, c’est ce qui contribue à nous construire ici et maintenant. Avec les nouvelles générations. Si on l’oublie, on est plus que mort.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J aime bien cet article! :o) C'est vrai qu on a tendance a oublier que nous aussi on a été ces pré adolecsents boutonneux a hurler des qu on voyais notre star préférée a la une d un magazine ciblé de toute facon pour nous! :P Rhalala... que de souvenirs!!
Bon.. étant un peu plus jeune c'est vrai que mes références sont pas trop les memes!! Moi c'etait plutot Hélène, Dorothée et compagnie!!! Mouahahah trop la honte quand on y repense!! mais bon... si ca continue dans l ordre des choses tous ces pré-adolescents et adolescents fans de Tokio Hotel auront certainement aussi honte dans une bonne dizaine d annees!! ca rassure!! héhé!!

11:53 PM  
Blogger Myriam said...

Bon, mél, tu t'es livrée avec courage - Hélène et Dorothée :-))) Alors je fais mon coming out: j'ai dit U2 parce que la référence ne sent pas trop son has been. Mais si je remonte un peu plus loin, à la pré-adolescence justement, j'étais monstre fan de... Hervé Vilard. L'homme à la frange qui tue :-) Si ça c'est pas has been :-) Je devais avoir les oreilles bouchées de je ne sais quoi, en tout cas: j'ai eu l'occasion de le réentendre depuis. Il chante comme une casserole - et c'est pas cool pour les casseroles... :-)

5:10 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ahahah j suis pliée!!! :D
Comme quoi on avance quand meme avec l'époque a laquelle ont vit... mais comme tu disais.. c est dommage qu on ne se rappelle pas tout de suite de notre jeunesse losrque nous aussi on était les pires groopies!!
Quand on est jeune on s en fout de comment qu il chante.... du moment qu il est beau!! :o) J étais aussi fan de Roch Voisine!! mais avec ces phrases d anglais je comprenais rien.... mais peut importe il etait trop beeeeeeeeeeeaaaaaaaaaaauuuuuu!! :P
heureusement aussi que nos gouts évoluent avec nous parce que sinon :S mouahahahah

en tout cas.... je t adore vraiment toi!!
te fais un tout gros BiZoUiLlE!!

6:04 PM  
Blogger Myriam said...

Hey, je t'adore aussi, miss Mél !

Biz et biz pour ce week-end! :-)

8:39 PM  

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