10/10/2007

Quand vibre la fibre libérale

J’ai emménagé à Lausanne à la mi-mars de cette année. Peu de temps après, j’ai reçu une lettre anonyme de mes voisins. Qui se plaignaient de ne plus pouvoir dormir la fenêtre ouverte, à cause du bruit, et de la fumée. Dernièrement, j’ai reçu une lettre de mes mêmes voisins – signée cette fois, mais je savais que c’était eux, l’écriture était identique. A propos du bruit, et de la fumée. Ce soir, au beau milieu d’une discussion vers 23h00, ces mêmes voisins sont venus frapper à ma porte. Quelques coups discrets d’abord. Puis plus fort. Puis plus fort encore. J’ai éteint les lumières, je me suis repliée de ma terrasse dans ma chambre à coucher. Aucune envie de me retrouver face à une nana ou un type manifestement en furie. Lâcheté? Non, parce que chez moi, c’est chez moi. Je veux bien mettre le holà sur le bruit, respecter la limite helvétique de 22h00. Mais arrêter de fumer, sur ma terrasse? Flûte! Nous ne sommes pas, encore, aux Etats-Unis. Non que je défende la clope, cette merde, non qu’il ne se passe un jour sans que j’aie envie de m’en débarrasser. Mais de là à tolérer que mes voisins empiètent dans mon espace privé. Non, je ne suis pas d’accord. D’autant plus si lesdits voisins sont des handicapés de la communication. Si aucun d’eux n’est capable de venir me parler hors de missives dans ma boîte à lettres, hors de coups violents sur ma porte en début de nuit. Si aucun d’eux. J’aimerais que l’on se parle, que l’on communique. Pourtant il m’arrive de me lasser, de n’avoir plus toujours envie d’aller chercher autrui, de me comporter bêtement, jusqu’à ce que l’on se mette tous deux la tête dans le mur libéral.

Les élections fédérales sont proches. Vais-je pour autant voter libéral – du genre ma liberté s’arrête où commence la liberté d’autrui, et inversément? Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas convaincue.