10/08/2007

Haka faire plus

Serait-ce que je suis une fashion victim? Serait-ce que je me laisse enfiler tout et n’importe quoi, que je me laisse gaver, à l’insu de mon plein gré, par ces médias dont je me méfie tant? J’aimerais songer que non. Mais force m’est de reconnaître que j’entre pleinement dans la catégorie de ceux qui se sont fait convaincre qu’ils étaient des passionnés de rugby. Notamment des Français (ce que je ne suis pas) et des femmes (ce que je suis). J’ai tant marché au compte à rebours que lorsque le Mondial a finalement débuté, mon cœur battait aussi fort que pour une Coupe du monde de football – et ce n’est pas peu dire, i.e. l’Italie victorieuse en 2006 après 24 ans d’attente.

D’Azzurri, point. Sinon pour la figuration. Pour la forme. Pour l’honneur. Rien à en espérer, concrètement. J’ai jeté mon dévolu sur les All Blacks. Une équipe mythique parmi les mythiques. Qui a remporté le premier trophée, mais qui depuis semble vivre une malédiction.

Une équipe «tout en noir», proche dans l’esprit des mes «bianconeri» de la Juventus, en foot, et du Lugano, en hockey sur glace.

Une équipe «tout en azzurro», pour moi, dans l’âme sinon dans le maillot.

Une équipe qui a abandonné son rêve, justement, face aux Bleus. Je ne nie pas le mérite des Français, mais à mes yeux, cette Coupe du monde est terminée. Gagne qui voudra – j’avoue désormais un faible pour l’équipe à la Rose – je m’en moque.

Rendez-vous aux prochains Mondiaux. Je m’en fiche, mais je sais déjà qu’au fond de moi je chanterai le «Kama te, kama te».

Et qu’entre-temps crèvent Thierry Gilardi et ses semblables. Tous ces journaleux qui savent si bien rendre le Coq imbuvable.

Ce qui ne m’empêche pas d’être, profondément, amoureuse d’un Coq de la même basse-cour. Et que là, en toute égalité, je me sens à l’aise. Sans compétition.