11/06/2007

Sur nos monts, quand le soleil...

Envie d’aller marcher, aujourd’hui. Ayant congé toute la semaine, j’avais ce désir de prendre l’air, quand au boulot je passe l’essentiel de mon temps devant un écran d’ordinateur, dans des bureaux confinés, sans la moindre terrasse et où de toute façon l’environnement extérieur se résume aux bâtiments bétonnés d’une zone industrielle. Mon homme, qui travaille en indépendant, a eu la gentillesse d’aménager ses horaires afin que nous puissions partager cette journée.

Après une grasse matinée, un petit-déjeuner, nous nous sommes mis en route. Direction St-Cergue. De là, nous avons trotté par monts et vaux, avant de revenir sur le village pour un repas bien mérité.

Un climat idéal pour une balade récréative. Ni trop chaud, ni trop froid, ni trop ensoleillé, ni pas assez. Et quelle splendeur que la nature dans ses couleurs d’une fin d’automne, juste avant que la neige ne fasse son entrée (ce qui nous vaudra d’autres promenades en raquettes). Ocre, cuivré, vert des conifères, or, argenté – magnifiés par la luminosité propre à cette saison. Et quel calme. Quel silence. Et quelle pureté de l’air, aux fragrances à la fois si légères, si corsées.

Mon homme est originaire de Paris. C’est là-bas qu’il est né. Là-bas qu’il a grandi. De là-bas que, arrivé à l’âge adulte, il a voulu s’échapper. Tandis que nous foulions les feuilles mortes, emplissions nos poumons, il me disait: «J’ai souvent l’impression que les gens d’ici ne sont pas conscients de la chance qu’ils ont. De pouvoir sortir de chez eux et se retrouver si rapidement en pleine nature. De ne pas devoir faire au minimum cinq heures de route pour y accéder. Moi, j’ai été émerveillé dès le début. Et je ne m’en lasse pas. Qui sait? Peut-être que d’ici vingt ans il en sera autrement…»

Je lui ai répondu que non, il n’en serait pas forcément autrement. Je suis née à Neuchâtel, j’ai grandi à Neuchâtel. Mes parents étaient de grands adeptes de marches, balades et autres promenades. Le Creux du Vent, les Rochers du Miroir, les Quatorze Contours, la Ferme Robert, les Fruitières de Bevaix, les Gorges de l’Areuse, les Gorges de la Poëta-Raisse, Chaumont, Chasseral, le Mont-Soleil… Le pied du Jura, les sentiers du Val-de-Travers… Les piques-niques sur le pouce ou les torrées… Mis à part une mini parenthèse ado où j’ai pris le contre-pied, je n’en ai jamais perdu le goût.

Je m’émerveille toujours autant, après 40 ans, des paysages helvétiques. Et je suis consciente, pleinement, du privilège que j’ai à y vivre. Cela n’empêche pas que lorsque mon homme me parle comme il me parle, j’en suis d’autant plus consciente, peut-être plus profondément. Je lui sais gré de me le rappeler aussi intimement. Je lui sais gré d’exister, pour cette chance que nous avons à le partager.

Sur nos monts, quand le soleil
Annonce un brillant réveil…

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est vrai... que ca fait presque réfléchir tout ca... De toute c'est un peu comme nos cheveux... on est jamais contents et bien souvent on se dit que c'est mieux ailleurs... Alors que mine de rien on a absolument tout ici, à disposition.. comme servi sur un plateau!!
On a les camagnes, le jura, les alpes... pleins de lacs... pleins de vaches...
Mais remarque... ici... c'est pas ailleurs :P donc c'est forcément moins bien, même si c'est meiux!! :P mouahahahaha!!
Ok, ok.... j'vais me coucher.... pfff :P

10:50 PM  

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