10/27/2007

Face Your Fear

Une des choses que j’apprécie, dans mon boulot, c’est que je travaille avec des jeunes. Du haut de mes quarante ans – parfaitement assumés, je n’ai aucun problème à prendre de l’âge – je fais quasiment figure de doyenne. Ce que j’apprécie, donc, c’est qu’ils me font découvrir des univers qui autrement me resteraient certainement inaccessibles – question d’âge, justement, et parce que je n’ai pas d’enfants. J’aime ça parce que cela va totalement dans le sens de mon insatiable curiosité qui, si j’en crois ce trait de caractère qui me vient de mon père, ne s’éteindra que lorsque je serai à mon tour six pieds sous terre. J’estime que c’est une grande chance, déjà pour mon métier de journaliste, et en général, dès lors que ça permet de ne pas s’encroûter l’esprit, de le garder ouvert.

Je me suis prise d’affection, il me semble réciproque, pour une ado qui œuvre en tant que stagiaire. Quasiment un quart de siècle nous sépare, pourtant cela ne nous empêche pas de tailler des bavettes. Cette charmante petite brunette tout de noir vêtue, discrète mais à la tendance rebelle, me rappelle moi quelque part… il y a un quart de siècle.

Dernièrement, elle m’a raconté qu’elle se réjouissait parce qu’elle allait bientôt assister au concert d’un groupe qu’elle adore. Angerfist. Anger quoi? Angerfist. Connais pas, jamais entendu parler. Du hardcore. Ah. Quelques minutes plus tard, je recevais par mail un lien YouTube. Une vidéo du groupe.

De la chie. Rien à voir avec «à chier». Dans mon jargon personnel, de la chie, c’est le truc qui déménage, qui troue, qui ouine, qui masse. Le truc qui chie, quoi! Si je dois exprimer une critique: j’ai beau être musicalement éclectique, ça ne m’a pas fait vibrer. En tout cas, je n’en écouterais pas chez moi sur mon iPod. Par contre, en concert, je peux comprendre. Jumpstyle toute la soirée – l’équivalent, si j'ose, de mon ancien pogo – et quand tu en ressors, tu es pété dans les largeurs. D’autant plus, ne soyons pas hypocrite, si tu as avalé quelques exta au passage. Malheureusement redondant, parce que c’est typiquement le genre de musique apte à mettre dans les transes même sans substance supplémentaire – comme tout style de musique d’ailleurs, pour peu que l’on soit réceptif. Enfin.

Aujourd’hui, comme je me tournais un tantinet les pouces au job, actualité du week-end oblige, je suis retournée sur YouTube, à la recherche d’autres morceaux d’Angerfist. Conclusion: non, décidément, rien pour moi. En revanche, j’ai flashé sur un, dont je place la vidéo ci-dessous. Flashé dans un sens très spécial. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais j’ai immédiatement songé: «Pour tous ceux qui n’ont jamais éprouvé d’angoisses – tant mieux pour eux – et qui se demandent à quoi cela peut bien ressembler concrètement, c’est comme ça, exactement comme ça.» Des angoisses gratinées, je le concède, au marteau pilon. Et qui dans la réalité durent souvent, hélas, plus que cinq minutes. Peut-être que la thérapie exutoire du jumpstyle n’est pas plus mauvaise qu’une autre. Sans exta, toutefois.

Inutile d’attendre des précisions, je n’en ai aucune à fournir. Je voulais juste écrire un billet sur le sujet. Ce qui est fait.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Oulaaaaa...Ca me rappelle trop l'époque ou mon frère écoutais ca a fond partout... a la maison, dans sa voiture, sur son mp3... arggggg... il m a trop dégoutée!!! J aime vraiment pas ce style... c est pas mélodieux, ca t agresse les oreilles et je sais meme pas comment ca se danse!! si ca se danse d ailleurs!! (o_O) Enfin... des gouts des couleurs, heureusement... mais le noir ne fait pas partie de mes couleurs!! moi c'est les trippe a la Fatals Picards qui me parlent!! mouahahahah!!
BiZoO BiZoO!!

12:00 AM  
Blogger Myriam said...

"C'est glauque! Il y a vraiment des gens torturés en ce bas monde..." Commentaire d'une personne proche et chère à l'écoute d'Angerfist. Je suis d'accord.

Pourtant, oui, je peux comprendre. Je ne me souviens que trop bien des années où le noir était ma seule couleur de référence (torturée).

Aujourd'hui, le glauque est toujours quelque chose qui me parle, mais plutôt de manière fictionnelle, donc sublimée - genre par exemple le musée HR Giger à Gruyères.

Sinon, au quotidien, j'ai appris à apprécier les vraies couleurs, les couleurs vives, vivantes. Il y a des jours sans - cette année surtout... papa... - mais dans l'ensemble c'est plutôt ça.

Cela tient aussi aux gens que je fréquente. Les glauques au premier degré, je les comprends, mais de loin.

Je préfère nettement les fans des Fatals Picards. Et de Balthazar, le lézard :-))

Une bizouille arc-en-ciel :-)

1:22 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home