11/03/2007

A la gloire

Je marche avec mon temps. Je me suis promis que si je devais devenir une femme du troisième âge – une vieillarde, quoi – je ne me retrouverais jamais dans la situation où j’ai dû parfois accompagner des personnes âgées. Du genre devant un automate à billets des CFF, paniquée à ne pas comprendre comment cela fonctionne. Non, comme déjà dit, que je me braque à l’idée de vieillir. Bien au contraire, j’ai envie de ressembler à certains vieux que l’on rencontre ici et là, qui respirent la plénitude de leur vécu. D’autant plus précieux qu’ils sont hélas rares.

Si je marche avec mon temps, c’est que je suis une curieuse insatiable. Que tout m’intéresse, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Un trait de caractère qui me vient de mon père, désormais un héritage. Comme lui, j’aime apprendre – plus, j’ai besoin d’apprendre, aussi intrinséquement que l’air que je respire. Une nourriture à tous les niveaux, dont je ne saurais faire à moins.

Ce qui ne m’empêche pas de détester une technologie familière.

J’ai nommé: la télévision.

L’Humanité s’est donné, se donne toujours, à la mesure des siècles, les moyens d’aller de l’avant. Et les moyens, malheureusement aussi égaux, de régresser.

La TV en est un exemple flagrant. Peut-être que je semblerai naïve, mais je crois sincèrement que la télévision est une des pires inventions. Peut-être que nous communiquions mal auparavant, d’homme à homme, de femme à femme, d’homme à femme, de femme à homme, d’homme et femme à enfants, d’enfants à femme et homme. Peut-être bien, mais aujourd’hui nous ne communiquons plus du tout. Ou alors vaguement, d’une façon superficielle qui voudrait se faire passer pour intime et profonde.

Je hais l’illusion dérisoire de la télévision. Et viendra sûrement l’instant où, malgré le métier qui m’y rapporte, je couperai définitivement les ponts.