1/30/2008

Symbolique (de la véracité de la)

Après la mort de mon père, j’ai cherché à me renseigner sur le deuil. Je savais qu’il existait un processus et que je n’y échapperais pas. N’étant pas naïve, je savais également qu’une connaissance théorique ne me protégerait en rien. Que je n’y couperais pas. Mais je préférais prendre les devants, histoire d’éviter les pièges dus à l’ignorance.

Parmi autant de récurrences, il y avait notamment celle de la première année. La plus pénible à vivre, avec pour corollaire un sentiment de libération dès lors qu’elle est derrière.

Si j’avais eu des doutes quant à cette symbolique, ma mère m’a confirmé sa véracité.

La dernière fois que je l’ai vue, à l’occasion d’un souper dont j’ai déjà parlé, je lui ai forcément demandé comment elle allait.

Bien, m’a-t-elle répondu, très bien. Et de m’expliquer qu’elle se sentait soulagée d’avoir franchi le cap du 15 janvier, date de la mort de mon père.

«Cela ne signifie pas que je l’oublie. Je ne l’oublierai jamais. Il me manque, il me manquera toujours. Mais maintenant c’est différent. Je ne peux plus me rappeler ce que je faisais avec lui il y a une année, jour pour jour. Et ça, c’est un énorme poids en moins…»

Toute personne ayant vécu une rupture comprendra ce qu’elle veut dire. Je la comprends. Nul doute que mon père l’aurait comprise.

Je suis heureuse qu’elle puisse se reconstruire sur la base d’un processus inexplicable rationnellement.

Ou quand la pensée magique a plus de bénéfique que notre société cartésienne le reconnaît officiellement.