1/27/2008

Musée des Transports

La première fois que j’y suis allée, c’était avec mon père et ma sœur. Je devais avoir quelque chose comme onze ou douze ans. J’en ai gardé un souvenir émerveillé. L’évolution des trains, des voitures, des bateaux, des avions, les voyages dans l’espace… Tout était magique à mes yeux de petite fille. Surtout la partie espace et son instrument merveilleux, le Planétarium. Ce n’est que bien plus tard que j’ai découvert les livres d’Hubert Reeves et que je me suis dit que, si j’avais été meilleure en sciences, j’aurais aimé devenir astrophysicienne. Mais à cette époque déjà j’étais habitée par une fascination du cosmos qui ne m’a jamais quittée.

Aujourd’hui, tant d’années après, je suis retournée au Musée des Transports de Lucerne. Avec mon homme. J’avais envie de lui faire découvrir un peu de cette Suisse qu’il ne connaissait pas encore, et le musée en particulier. Durant le trajet en train, j’étais emplie de curiosité. Le concernant –cela lui plairait-il?- me concernant –la magie opérerait-elle encore? J’étais presque sûre de la réponse. Mais… on n’est jamais sûr de rien.

Réponse: oui, la magie opère toujours. Et l’intérêt est double lorsqu’on s’y rend à l’âge adulte. Pour peu que l’on ait conservé son âme d’enfant.

L’enfant écarquille ses mirettes dans un monde qui parle de rêves devenus réalité. L’adulte admire la force de l’invention, de la créativité. Tous deux se rejoignent, avec des langages différents, sur la perspective d’horizons infinis. Le premier l’envisage à neuf, le second prend un bain de jouvence.

Evidemment que l’adulte voit aussi la part d’ombre: la même force d’invention, de créativité, trop souvent utilisée à mauvais escient. Les risques qu’encourt l’Humanité à s’emballer dans une course folle au progrès si elle n’est pas modérée par de pragmatiques nécessités de préserver la Planète. Une part d’ombre nuancée par la vision intelligente de l’enfant, dont il serait plus que dommageable de ne pas tenir compte.

Au final, pour peu que l’on aie les yeux en face des trous, on en sort rééquilibré. Une belle leçon de vie. Un beau terreau de réflexion. Si on a la chance de le partager en couple, la résonance est encore plus forte.

Suisses et étrangers: une visite au Musée des transports, à Lucerne en vaut la peine.