12/05/2007

La palme de l'absurde

Déjà que je deviens de plus en plus sceptique face aux grands raouts pseudo-sportifs de tous genres – oui, oui, c’est bien moi, fana de foot, qui l’écris… Là, toutefois, on fait plus fort que le Roquefort!

J’ai nommé, les JO de Pékin.

Sans épiloguer sur des «détails» comme les droits de l’Homme, la peine de mort, les expropriations massives d’habitants modestes pour construire à tout va une capitale flambant-neuve… Si je dis «smog, ozone, dioxyde d’azote, particules fines, chaleur et humidité», on pensera que je viens de décrypter un Xe rapport sur les dangers du réchauffement climatique.
Que nenni, je me suis contentée de lire un article du Temps présentant les conditions réelles dans lesquelles les sportifs du monde entier vont se mesurer.

Le CIO a estimé que ces autres «détails» ne valaient pas qu’on remette en question la candidature chinoise – politique et surtout économie obligent. Alors certainement que les associations sportives des nations sont montées au créneau? Ben non, pour les mêmes raisons. Mais tout de même, elles ne sont pas restées les bras croisés. Ainsi, apprends-je, Swiss Olympic recommande vivement aux athlètes helvètes de s’inscrire pour tester une chambre climatique spéciale mise au point par l’EPFZ (Ecole polytechnique fédérale de Zurich). Cette invention permet de s’essayer à la chaleur, à l’humidité et au smog, de simuler les conditions de pollutions extrêmes, «équivalentes à une agglomération urbaine de type hyperactive». Mets ça dans ta poche, et ton mouchoir par-dessus. Malgré l’apport de la haute technologie, tempèrent les médecins, les sportifs préparés souffriront de «diarrhées, problèmes respiratoires, troubles du sommeil ou de dérèglements psychiques». Bah, juste quelques «détails» de plus.

Et les athlètes, qu’en pensent-ils? Il y a les pragmatiques. Ainsi un marathonien suisse, qui explique: «Notre discipline est largement dominée par les Kenyans. Or ces athlètes ne sont pas habitués à la pollution. Pour moi il s’agit d’une chance unique.» Ou encore les hallucinés primaires: «Franchement, il n’existe rien de plus prestigieux et de plus magique que les Jeux… je ne réfléchirai pas aux détails extrêmes», déclare sans ambages une coureuse de 200 mètres.

Puisque tout le monde est content, je ne vais pas faire ma rabat-joie. Je resterai dans mon coin avec une vision apparemment désormais ringarde du sport.

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est vrai que j'avais jamais pensé à la chose sous cet angle... Je partage ton avis.. les gens deviennent grave... vraiment... Tout pour l'argent... tout pour la victoire... mais la santé ce n'est qu un détail comme tu le dis si bien.. c est vrai qu on vis bien mieux avec plein d argent, plein de medailles qu avec une bonne santé... ou avais-je donc la tete?? faut que je me mettre au sport alors!! héhé!!
Gros gros bisous bella... reviens vite c est pas cool sans toi ici :o(

8:16 PM  
Blogger Unknown said...

Ha ba ça va être sympa... on va tous les voir tomber comme des mouches... Une chance de gagner contre des Kenyans moins habitués à la pollution ? wouah bel esprit.

8:50 PM  
Blogger Myriam said...

Hello les filles,

Entre le cynisme et l'idéalisme aveugle, il nous reste peut-être le choix du... sport-matelas :-) Bon, je reconnais, c'est au ras des pâquerettes. Mais finalement un tel article ne mérite pas mieux...

Grosses bizzz à vous deux...

6:34 PM  

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