1/22/2008

Expression

Se lever du pied gauche.

Le vocable «gauche» (sans aucune connotation politique) n’a jamais eu une réputation favorable. Qu’il indique un membre corporel de l’être humain («avoir deux bras, deux mains gauches») ou, par extension, qu’il exprime la maladresse. Je n’ai pas cherché l’origine de ce malaise, mais sans doute est-il profondément inscrit dans la mémoire collective. Je me souviens de ce que m’avait raconté un ami italien. Gaucher. Lorsqu’il était gamin, sa maîtresse d’école lui attachait le bras gauche dans le dos pour le forcer à apprendre à écrire de la droite. Parce qu’être gaucher, c’était éminemment malsain, ce n’était pas «normal» (non naturel et ne correspondant pas à la norme).

Se lever du pied gauche, donc. Ou comment une métaphore peut se concrétiser au quotidien.

Je suis à la fois un oiseau de nuit et une marmotte. J’ai horreur des réveils matinaux et si j’en ai la possibilité mon quota idéal de sommeil est de dix à douze heures. Ce matin, pour la quatrième fois d’affilée, l’alarme de mon portable a sonné à 04h40. Aussitôt (aussi tôt), je me suis mise à me plaindre intérieurement: «Monde de fous! Torture! C’est inhumain! Je ne veux pas!» Ainsi de suite durant de longues minutes. J’étais toute prête à me lever du pied gauche. Puis je me suis mise à l’écoute d’une autre voix qui chuchotait en arrière-plan. Une voix qui disait: «Je suis vivante, je suis en bonne santé, un homme m’aime et je l’aime, j’ai une chouette famille, de chouettes amis, un job qui me plaît. Un toit sur ma tête, de quoi manger, de quoi boire, je ne souffre pas du froid en hiver…» Etc, etc. Mes plaintes m’ont paru soudain bien minuscules.

C’est du pied droit que je me suis levée. Ou du pied gauche. Ou des deux pieds. Quoi qu’il en soit, en descendant à la gare, en attendant le train, je me sentais sourire aux anges. L’air frais d’avant l’aube était délicieux à respirer, un merle poussait ses notes dans le lointain. Une touche de printemps.

Evidemment que cet équivalent de la méthode Coué ne saurait être toujours efficace. Je crois toutefois de plus en plus à ses vertus au jour le jour.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ca me fait penser à un livre que j'avais lu il y a un petite moment déja: La puissance de la pensée positive! C'est vrai que ca aide bien à tout relativiser ce genre de petits trucs!!
Gros bisous bella!

12:54 AM  
Blogger Myriam said...

Coucou Mél,

Sûr que ça aide, mais on a tendance - en tout cas moi... - à trop souvent l'oublier. Ainsi, rien de mieux qu'une petite piqûre de rappel :-)

Bisouxxx à toi

3:26 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home