12/27/2007

Sogno

Quelque part au fin fond de la Sibérie, le président russe me montre les codes secrets pour déclencher le lancement des missiles. Un geste tout simple: il glisse sa main sur le sol, des capteurs spécialisés reconnaissent ses empreintes digitales. Glacée, je tente néanmoins de le persuader:«Vous ne pouvez pas faire ça! Si vous le faites, ce sera la guerre nucléaire! Ce n’est certainement pas ce que vous souhaitez!» Il me regarde, et me répond, sans la moindre émotion:«Les Etats-Unis ont commencé à nous attaquer. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas rétorquer.»

Saut. Je suis à Londres, avec mon père. Nous buvons un jus sur une terrasse. Je sais fort bien ce qui va se produire, mais je me tais. Je préfère profiter de ce moment partagé en sa compagnie tant que c’est possible.

Malgré l’hiver, l’air est doux. Chaud, en réalité. Humide. On se croirait presque en été, à l’aube d’un orage. Je trinque avec papa, semblant de rien. Du coin de l’œil, j’enregistre le changement de climat. Un éclair, d’abord. Lointain, entre deux immeubles. Un autre éclair. Et un autre. Encore un autre. Le ciel est bas. Silencieux. Menaçant. Je croise le regard de mon père. Il croise le mien. Personne n’est dupe.

Nous retenons notre souffle quelques minutes. Avant. Avant de.

Il faut courir, courir, courir. Papa prend les rênes en main. Sans hésiter, je le suis. Embarquant au passage ce qui me tombe sous le sens – les clés de ma maison, de l’argent liquide, ma carte d’identité, ma carte de crédit, mon portable.

Les éclairs sans tonnerre se multiplient. La guerre nucléaire est déclarée. Le nuage radioactif rampe. Question de minutes. Il n’est pas dit que nous nous en tirerons si nous nous mettons à l’abri, mais nous n’avons pas d’autre choix.

Les refuges anti-atomiques débordent. Nous cherchons ailleurs. Je suis mon père, sans réfléchir. Il me guide jusqu’à une boîte tendance de la capitale londonienne. En sous-sol, mi-hammam mi-spa. Une atmosphère lounge au carrelage bleuté, au sein de laquelle nous nous lovons sans plus penser à rien.

Saut. Je marche dans Londres. La capitale est totalement désertée. Je ne sais plus où j’en suis. Je me souviens de mon portable. Appelle chez mes parents. Les lignes téléphoniques aboutissent à Genève. Déconnent. Je persiste. La batterie est presque à plat, je n’ai plus mon chargeur. Mon père au téléphone:

«Allô papa? Où es-tu?»

«Je suis à la maison…»

«Mais… pourquoi est-ce que tu as disparu?»

«Disparu? Je n’ai pas disparu… Si tu te souviens bien, maman n’était pas en forme hier soir… C’est pour ça que nous sommes rentrés à la maison…»

Ben oui. Ses mots suffisent pour que le cauchemar éclate en simple bulle. Il n’y a pas eu d’attaque ni de riposte nucléaire.

C’est important. D’autant plus essentiel que pour la première fois depuis le 15 janvier 2007, depuis que mon papa est mort, je ne rêve plus de lui malade, en rémission ou guéri. Que pour la première fois je rêve de lui sans aucun rapport avec son cancer.

Il m’aura fallu quasi une année pour y parvenir.

Et maintenant, l’espoir.

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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9:54 AM  
Anonymous Anonyme said...

"On se sent surtout tellement supérieur, c'est comme ça que certains aiment s'élever."

C'est exactement votre propre caractère que vous décrivez ainsi!

Votre ego et votre mépris de vos contemporains n'a d'égal que votre propre insignifiance et votre incapacité à exister par vous même.

Vous êtes l'exemple même du néant!

Csb

10:24 AM  
Anonymous Anonyme said...

"A défaut de dire des choses nouvelles sur le monde, on préfère parler de soi, c'est tellement plus intéressant"

En paraphrasant: "A défaut de dire des choses nouvelles sur le monde" dans son propre blog, on préfère vider son fiel dans celui des autres.

Avant de critiquer, prouvez votre existence! Tentez d'être !

Mais être, c'est vivre, c'est prendre des risques, or vous êtes déjà mort intérieurement.

Csb

10:29 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

12:30 PM  
Anonymous Anonyme said...

Laissez-moi deviner…vous faites partie de la noblesse en fin de parcours génétique et vous vivez toujours chez maman à 45 ans ? C’est cela ?

Votre vide sidéral intellectuel est obscène.

Csb

6:41 PM  
Blogger Myriam said...

Coucou csb,

Bon pied bon oeil, je constate! :-) Une si belle énergie fait plaisir à voir et mérite d'autant moins d'être dispersée comme des perles à un cochon. Laisse donc Amélie se rouler dans sa fange, elle se débrouille très bien toute seule...

Un gros bisou à toi, chevalier... :-)

2:03 AM  

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