12/30/2007

Les irregardables

Tous ceux qui aiment le cinéma ont leur panthéon privé. Basiquement dit, un hit-parade, montant et descendant. Au top les cultes, au rez-de-chaussée, voire au sous-sol, les navets. Et là au milieu, tout en haut ou tout en bas, les «irregardables». Ces films que l’on ne peut supporter, quelle qu’en soit la raison.

Parmi mes connaissances, une personne qui n’a jamais pu voir «Le jour le plus long» sans s’endormir en route, malgré de multiples tentatives. Ou une autre encore, qui s’est braquée face à «Shining», au point de rater ce qu’elle devinait un chef-d’œuvre. Ou d’autres encore, etc.

Mon «irregardable» à moi, c’est d’apparence un opus bê-bête.

La première toile date de 1933. Réalisateurs Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. Un remake en 1976, de John Guillermin (qui a aussi tourné, cela vaut la peine de le rappeler, «La Tour infernale» - «The Towering Inferno», un must s’il en est, en 1974) – avec dans les rôles-titres Jeff Bridges et Jessica Lange. Un très mauvais remake, à ranger dans les plus pitoyables des sous-sol. Un remake en 2005, de Peter Jackson (qui a aussi tourné, cela vaut plus que la peine de le rappeler, la version filmique du «Lord of the Rings», un mythe s’il en est) – avec notamment la splendide et douée Naomi Watts dans le rôle principal féminin.

Cet ultime opus, fidèle adaptation de celui de 1933, je ne l’avais jamais vu. Jusqu’à ce soir. Cet ultime opus, bien que certainement réussi, je n’ai pas pu le regarder jusqu’au bout.

Autant je fonds quand la «belle» et la «bête» se comprennent en regard, sans paroles, malgré leurs intrinsèques différences. Autant je switche lorsque l’incompréhension du monde extérieur prend le dessus.

Je sais la destinée du grand gorille amoureux. Je sais la douleur de cette femme qui a vu au-delà des apparences. Je sais les réflexions sur la nature brut et l’Humanité qui s’en est coupée. Je sais toutes les réflexions que l’on pourrait en tirer. Mais… je switche.

A chacun son «irregardable».

Le mien, pour l’heure, c’est

King Kong.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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11:01 AM  

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