12/31/2007

Ingmar Bergman

Rien que de l’avoir évoqué, j’ai la monstre nostalgie.

Je l'ai découvert en l’espace d’un été, au cœur des années 90. Durant trois semaines, je n’ai vécu que par et pour son œuvre. Et plus je progressais dans son univers, plus je faisais connaissance avec le mien.

Ingmar Bergman n’est pas pour moi seulement un cinéaste, scénariste, metteur en scène de génie. Il est le philosophe, le maître à penser, le mentor. Celui qui m’a révélé sans fard une facette centrale de Mafalda dont j’avais l’intuition mais que je n’avais jamais vue aussi clairement.

Quitte à ce que, au fil des ans, je divorce de ses principes de base. C’est aussi cela, un vrai mentor: une personnalité qui donne envie de la dépasser, à laquelle on porte parallèlement une indestructible gratitude. Une personnalité qui donne envie de se dépasser.

Le manque de Bergman, je peux le remplir en me replongeant dans son œuvre atemporelle. Avec un pincement de frustration pour lequel il n’y aura pas de retour: celui de ne lui avoir jamais écrit, comme j’en ai caressé l’idée pendant des années, pour le remercier.

Ainsi soit-il. Cela va, en un certain sens, dans son sens. Totalement athée, il n’est plus en mesure de m’entendre.

A chacun son hommage. J’aime imaginer qu’il m’aurait comprise.