11/08/2007

Des vraies valeurs de la religion

Dernièrement, quelqu’un m’a demandé pourquoi j’avais une telle haine de la religion catholique. Haine? Le mot m’a chatouillée. Voilà bien un sentiment que je n’aime pas, et j’aime encore moins savoir que j’en suis capable. Pourtant j’ai bien dû me rendre à l’évidence: la religion catholique m’inspire de la haine et lorsqu’il m’arrive de disserter sur le sujet, j’ai tendance à rapidement laisser mon esprit rationnel, analytique, critique au placard.

J’ai compris un peu mieux hier à quoi cela est dû, et que ma haine est avant tout dirigée contre le catholicisme de ma famille paternelle.

Que je m’explique en quelques mots. J’ai évoqué dans un précédent billet le clash provoqué par la mort de mon père avec cette partie de la famille, notamment avec la «nonna», matriarche dans tout ce que la notion peut avoir de plus détestable. Comme si la présence de mon père avait jusque-là fait office de barrage et que, lui parti, les rancoeurs accumulées au fil des années refaisaient surface, débordaient finalement.

Je lui ai téléphoné hier soir, à cette «grand-mère», pour essayer de débrouiller ce que je voyais tel un gigantesque malentendu. Pas pour moi, mon unique grand-mère, je l’ai perdue en 2000, cette femme n’est rien à mes yeux, et depuis très longtemps – pour ma mère, qui souffre de l’ostracisme dont elle est l’objet.

Tu parles d’un dialogue avec une sourde! A la mesure des «échanges», j’ai laissé tombé une inutile diplomatie compréhensive, pour lui parler d’adulte à adulte. Ce qui m’a valu d’abord une remise à l’ordre «Tu ne vas pas, toi, à ton âge, me faire la morale!», puis un argument final: «De toute façon, je suis sûre qu’à la Toussaint vous n’êtes même pas allées sur la tombe de ton père, ni toi, ni ta sœur, ni ta mère… La Toussaint, c’est un jour sacré pour les catholiques, et toi, ta sœur, ta mère, vous faites tout faux… Je ne vous souhaite aucun mal, mais Dieu vous le rendra…»

Clair et net. Ce que j’imaginais un malentendu s’avère en réalité un fossé d’incompatibilité majeure – et s’il ne s’exprime ouvertement qu’aujourd’hui, il n’est pas nouveau. D’un côté une femme qui ne veut plus mettre un pied dans la maison de mes parents, incapable de se confronter à l’endroit où «son fils a été heureux» et qui préfère largement entretenir la morbidité du cimetière. D’un autre trois femmes qui vont certainement se recueillir sur la tombe, mais qui pensent que l’essentiel est ailleurs, dans le souvenir, l’amour qui perdurent dans leur cœur, et l'héritage qui en découle.

L’omnipotence des morts, la prédominance des morts sur les vivants, le mea culpa et la culpabilisation, l’obsession de l’obéissance et de la soumission, l’obsession du péché et de son principal instigateur, Satan, le Diable, l’Ennemi… Voilà, entre autres, ce qui est à la base de ma haine pour le catholicisme familial. Ma mère est d’«origine» protestante, profondément chrétienne, mais elle n’en reste pas moins une infidèle égarée sur les voies du mensonge – à se demander comment mon père a pu l’épouser, voire l’aimer tout court. Quant à ma sœur, athée, et à moi, agnostique, nous ne méritons pas mieux que le bûcher – rejetonnes indignes de la lignée et du sang paternels, monstruosités dont la faute revient à cette seule femme avec laquelle le Fils parfait s’est fourvoyé.

Je ne cacherai pas être satisfaite que tout ait été posé sur la table, après des décennies d’hypocrisie. Hier soir, j’ai définitivement coupé les ponts. Adepte de la communication et de la recherche de solutions, je trouve dommage d’en arriver là. Mais, et c’est tout le problème, on ne communique pas avec des fanatiques.

Ma haine du catholicisme ultra vient bel et bien de mon vécu. Elle s’applique du reste à toute forme de fanatisme. Me reste à travailler pour ne pas tomber dans le travers inverse, citant Cioran, des fanatiques de l’anti-fanatisme. A mettre en avant ce que les illuminés de tous bords ne pratiquent pas: à savoir, justement, l’esprit rationnel, analytique, critique. A commencer envers moi-même.

Ce qui précède me confirme dans ce que j’ai toujours pensé: les religions religieuses sont les pire «inventions» de l’Humanité. Pour quelques profits, combien de dégâts? Les religions, quelles qu’elles soient – religieuses, politiques, économiques, philosophiques, etc, etc… - sont dangereuses.

Plus je vais de l’avant, plus je m’en méfie. A juste titre.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ah perso je l ai toujours dit... S'il n y avait qu une seule religion, je suis sure qu'il n y aurait pas tous ces problemes adns la monde... Il y en aurai certainement aussi.... mais beaucoup moins... La religion pour moi c'est de la connerie.... Tout le monde croit a un dieu... chacun est tellement plongé dans son trippe qu il ne voit plus le reste.... Genre si tu fume, c'est que tu prends le chemin de l enfer et bla bla bla bla bla bla... non mais faut arreter serieux... moi je crois en moi.... c est deja pas mal non??? mouahahahaha

11:21 AM  
Blogger Myriam said...

Coucou Mél,

Croire en soi, c'est plus que "pas mal", c'est énorme! :-) C'est une grande force que tu as là. Et je soupçonne que ceux qui "tombent" dans la religion ne l'ont justement pas, cette force...

Un BIG bisou... :-)

5:31 PM  

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