2/27/2008

Refraction of clouds over my garden


refraction of clouds over my garden
Originally uploaded by algo
Splendide résumé en image du billet précédent.

A fleur de peau

J’aime mon métier, je prends plaisir à ce que je fais. Pourtant, comme tout un chacun peut-être, il m’arrive de m’imaginer complètement ailleurs.

Quand j’étais ado, j’avais deux professions en tête: profiler pour le FBI et physicienne nucléaire. Lorsque je suis arrivée en âge de formation, dans le premier cas il n’existait encore rien de semblable en Suisse et pour travailler à Quantico il fallait être citoyen américain de souche. Dans le second cas, j’étais malheureusement une pomme en mathématiques, ce qui m’a également interdit a posteriori, pour revenir par la bande au premier cas, les sciences forensiques.

/ N.B. Les sciences forensiques se définissent comme l'ensemble des principes scientifiques et des techniques appliqués à l'investigation criminelle, pour prouver l'existence d'un crime et aider la justice à déterminer l'identité de l'auteur et son mode opératoire./

Aujourd’hui, si je devais changer de job, je choisirais de devenir… horticultrice.

Description de orientation.vd.ch: Le métier comporte quatre domaines de spécialisation: le paysagisme, la floriculture, les pépinières et les plantes vivaces. Les professionnels du paysagisme sont chargés de la création, de l'aménagement et de l'entretien d'espaces verts et de jardins en tous genres. Dans les trois autres domaines, les horticulteurs et horticultrices cultivent et vendent des fleurs et des plantes en pots (floriculture), des arbustes et arbres fruitiers (pépinières) ou encore des plantes vivaces. Si leurs activités dépendent beaucoup de la spécialisation choisie, ils et elles partagent tout de même un intérêt marqué pour la nature et le travail manuel.

Je n’ai pas, comme certaines personnes – par exemple ma mère – les pouces verts instinctifs. Mais j’aime les fleurs, les plantes, les arbustes, les arbres fruitiers. La nature en général, jusqu’aux «mauvaises herbes».

Cet après-midi, j’ai mis en sol sur ma terrasse jardinière une primevère et plusieurs jonquilles. J’ai l’intention de planter encore d’autres fleurs, qui arriveront à maturité entre juin et l’automne. Et des plants d’herbes aromatiques – thym, persil, basilique…

A creuser la terre, à y poser délicatement les fleurs, à les arroser, je me suis sentie franchement en phase avec ce qui m’entoure, la nature vivante, le cosmos, l’univers. En phase avec un tout global. On me taxera peut-être de mystique. Mais pour quelqu’un qui passe son temps à disserter sur les trains qui n’arrivent pas à l’heure, quelqu’un qui met exclusivement sa tête à contribution, prendre soin de la vie avec ses mains est éminemment reposant.

Apaisant.

Constructif.

Enrichissant.

2/24/2008

Devoir de vote

Dimanche de votations fédérales. Je ne vais pas parler des résultats, mais du taux de participation. Quelque chose comme 37% au niveau national, autant dire une misère. Voilà qui laisse songeur.

Il est vrai que, pour citer un collègue, le menu n’était pas très «sexy»: réforme de l’imposition des entreprises et interdiction des vols des avions de chasse au-dessus des régions touristiques. Le premier sujet était certes relativement compliqué, mais est-ce une raison ? Il suffit de se renseigner. Evidemment, cela demande un minimum d’efforts.

L’argument du week-end ensoleillé ne tient pas non plus. D’autant plus aujourd’hui, où il est possible de voter en anticipé.

Alors quid?

La démocratie directe ne fait plus recette? Trop de votations, la population décroche? Peut-être.

Mais.

Voter n’est pas seulement un droit. C’est un devoir. Civique et citoyen.

2/23/2008

Web 2.0

Un des avantages de mon boulot, c’est qu’à chaque jour qui passe j’en apprends un peu plus sur cet outil d’avenir que représente le net. Et comme j’aime progresser avec mon époque, à mes yeux c’est tout bénéf.

Bien évidemment, j’ai plusieurs trains de retard comparé à la génération qui est née et a grandi avec les PC et internet. Bien évidemment que ce que je découvre arrive telle la grêle après les vendanges, telle la cavalerie après la tempête. Je pourrais me tenir en retrait, estimer que je suis perdue dans le fossé générationnel. Sauf que ce n’est pas mon genre. Sauf que je n’éprouve aucune honte à être décalée, à m’adapter a posteriori. Sauf que j’estime que c’est plutôt une chance, une force.

Bien souvent, l’évolution se construit sur un manque. Sur une frustration. Dès lors, soit on demeure paralysé, soit on cherche à surmonter l’obstacle.

Ainsi que je l’ai écrit précédemment, mon logiciel iPhoto a rendu l’âme. J’ai tenté toutes les réparations possibles. Sans succès. Il ne me restait plus qu’à amener mon Mac dans un magasin spécialisé et à demander de l’aide. Ou…

Ou… je me suis souvenue de ces logiciels basés sur le net. D’une vague appellation «web 2.0», qui me parlait sans autre précision.

Merci pour le soutien de mes collègues spécialisés, qui ont su me décrypter entre les lignes et amener une solution concrète à ma problématique.

En matière de photos picnik.com, pour créer online.

Kawa


Kawa
Originally uploaded by Mafalda67
Pause à Prague, où le café est excellent.

2/22/2008

Vs grand-messe

A moins de vivre un peu plus loin que sur Pluton, tous savent qu’au mois de juin débute l’EURO 2008 de football, en Suisse et en Autriche.

S’il y a quelqu’un qui devrait se réjouir d’un tel raout, c’est bien moi. Fan de foot depuis la prime enfance, tant au niveau des clubs que des équipes nationales. J’ai soutenu Xamax, avant de découvrir la Juventus. J’ai soutenu, aussi loin qu’il m’en souvienne, la Squadra Azzurra.

Je devrais, logiquement, me passionner pour le Championnat européen à venir. D’autant plus que les Azzurri, Champions du monde 2006, ont un titre à défendre. D’autant plus que cela se passe à ma porte, quasiment sur mon palier.

Je devrais, logiquement, vibrer. Compter les jours, les heures, les minutes jusqu’au coup d’envoi.

Je devrais, mais je ne vais pas mentir: fondamentalement, je m’en fiche. Fondamentalement, je me sens indifférente.

Une raison majeure à ce désintéressement:

L’univers footballistique, à l’instar du sport médiatisé en général, est tellement gangréné par le fric qu’il est impossible, à moins de s’aveugler consciemment, de croire encore à un sain et neutre esprit de compétition.

D’autres raisons, d’ordre privé, me poussent à un constat identique de désamour.

C’est dommage, parce que c’est une passion qui disparaît.

C’est triste.

Mais la lucidité ne va pas sans conséquences ni contreparties.

2/20/2008

Prague danse


Mucha The Dance
Originally uploaded by ljpizzo
Aux pas du Maître

Aux pas
Humains
Contemporains

Aux pas du Maître

Mucha

Est. Passé.

Trabant.

Ce que l'on n'a pas forcément envie de voir


praying in prague
Originally uploaded by Doublep1
Ce que l'on voit, si on n'est pas aveugle.
A Prague.
Ailleurs.

Le Pont du Roi Charles


Prague - Charles Bridge
Originally uploaded by MalteR

La Cathédrale


Prague Castle
Originally uploaded by jkravitz
J'aurais aimé amener mes propres photos. Mais mon logiciel est mort. Alors je m'en remets, sans barrière, à la sensibilité d'autrui...

Carrefour

Chaque voyage offre une découverte. Et pour ceux qui goûtent la découverte, chaque destination vaut un voyage.

Je ne suis pas née en Sicile, je n’ai jamais vécu en Sicile. Mais je pense, même si cela ne se situe qu’au niveau de la croyance, que quelque part l’esprit de cette île, carrefour culturel, coule dans mon sang, est inscrit au plus profond de mes gènes.

Est-ce pour cette «raison» que je suis instantanément tombée amoureuse de Prague? Je n’en sais rien, pourtant instantanément amoureuse, je suis tombée. Nous sommes tombés, instantanément, mon homme et moi, sous le charme.

Etrange charme. Charme étrangement familier. Dès que l’Airbus de Swiss s’est posé sur le tarmac de la capitale tchèque. Nous avons eu l’impression de reconnaître un vraisemblable futur passéiste. De plonger dans un passé qui pourrait vraisemblablement devenir notre futur.

Prague est une ville-carrefour où l’on éprouve le décalage horaire sans changer de fuseau. Une ville qui ne déploie son intensité que si l’on reste ouvert aux fluctuations. Une ville d’hier, d’aujourd’hui, de demain, où se jouent d’innombrables influences.

Est, ouest, sud, nord. Slave, germanique, romain, latin, soviétique. Dans toutes les strates, dans tous les domaines.

Lorsque l’on s’y promène, le cœur palpite. A la splendeur de l’architecture. Au chatoiement des teintes. A la luminosité, voilée, pleine, selon le climat et l’humeur. Au nez épicé des fragrances. Au toucher marbré, velouté. A l’écoute d’une sonnerie lointaine, musicale. Sur la langue, le bout de la langue, amer, sucré.

On se promène, le cœur palpite. On vibre. C’est Prague, la Capitale des capitales. L’apex. L’équilibre où tout se marie en harmonie. Et où tout, malgré la plénitude de l’ensemble, reste possible.

Quels mots, quelles photos, quels clichés pour décrire Prague?

Aucun mot, aucune photo, aucun cliché ne saurait décrire Prague.

Prague, s’il s’agit d’essayer, c’est l’inverse du supplice de Tantale.

Prague nourrit le corps, le cœur, l’esprit et l’âme. Apporte satiété. Sans couper l’appétit.

S’en repartir, riche. Riches, en couple, doublés.

Envie, riche, d’une prochaine fois.

Praha.

2/15/2008

Trailer

Sunshine

Il y a des films que l’on découvre par hasard. Que l’on regrette, a posteriori, de n’avoir pas vus sur grand écran. Que l’on ne regrette pas, au final, d’avoir vus tout court.

C’est le cas de «Sunshine». J’en ai entendu parler lors de sa sortie en 2007, vaguement. Sans que cela me donne envie de me déplacer au cinéma. Je n’ai pas cherché à me renseigner non plus. Nul doute que si j’avais su qu’il s’agissait d’une œuvre du réalisateur de «Trainspotting», i.e. de l’Ecossais Danny Boyle, je me serais bougée, tant j’avais apprécié cet opus.

«Sunshine», c’est un barreau de plus sur l’échelle de la remise en question existentielle. Quant au questionnement du sens de l’existence, en rapport avec le contact à soi-même, à autrui, à l’Humanité dans son ensemble, à l’individualisme et à l’altruisme, en rapport avec le transcendant et / ou l’absence de transcendant, en rapport avec la vie et la mort, avec l’acceptation du définitif et l’ouverture à un possible au-delà.

Je ne sais pas quel succès il a rencontré au box-office. Tout ce que je sais, c’est qu’il vaut la peine d’un détour.

Chacun devrait se reconnaître dans un personnage. Pour ma part j’ai choisi le mien, mon modèle. Le seul qui s’inscrit en équilibre.

«Sunshine», il faut le voir. Absolument.

PS: la bande-annonce comme ça, pour donner un aperçu. Tenant compte de ce qu’elle est éminemment réductrice. Et qu’il y a X plus à en tirer.

2/13/2008

I heart you


The Colors of My Heart
Originally uploaded by janoid

Valentin et Valentine

Il existe un danger majeur à exercer le métier de journaliste: celui de tomber dans le piège du cynisme.

A force de voir défiler les pires horreurs, comme ces conflits qui se transmettent de génération en génération depuis des décennies, dont les termes sont les mêmes qu’il y a X années, dont il suffirait juste de modifier les dates pour les actualiser. A force de jouer les voyeurs dans les coulisses du pouvoir, de l’économie, du pouvoir de l’économie. A force de se pencher sur la rubrique sanglante des chiens écrasés. Sur la rubrique tendance et tendancieuse des people. A force de ne privilégier que les trains qui n’arrivent pas à l’heure, puisque les trains qui arrivent à l’heure semblent n’intéresser personne.

A force de… on en vient bien malgré soi à se blinder. On oublie que sur cette planète se vivent également des joies simples. La simplicité : voilà une qualité qui manque cruellement aux journalistes. Ils ne sont pas les seuls, cela va souvent de paire avec un intellectualisme forcené – mais c’est un autre débat de fond que je n’aborderai pas aujourd’hui.

La simplicité, ils la méconnaissent ou l’ont perdue de vue. Et lorsqu’ils la croisent, ils réagissent avec la seule arme qui leur reste. Avec cynisme.

Ainsi, par exemple, demain c’est le 14 février. La Saint-Valentin. La fête des amoureux. Autant dire que les commentaires fusent à tout va, que c’est à qui lancera les vannes les plus sardoniques. Il faut absolument prouver que l’on ne se laisse pas avoir par cet attrape-nigaud commercial, en agonisant de sarcasmes les pauvres crétins qui y souscrivent.

Evidemment que l’aspect commercial ne saurait être nié, sous peine de verser dans l’angélisme. Evidemment que les marchands de fleurs et de chocolat se frottent les mains. Mais ne considérer que cette facette équivaut à ne voir que l’arbre qui cache la forêt.

Je ne jette la pierre à personne. Je balaie devant ma porte, ayant pensé exactement ce qui précède. Si j’ai pris le temps d’y réfléchir, de changer mon point de vue, c’est parce que j’ai eu l’opportunité de lire de nombreuses déclarations envoyées à l’occasion de la Saint-Valentin.

«Qu’est-ce qui fait tourner le monde? C’est l’amour.»

Sûrement un tantinet réducteur, mais totalement vrai. L’amour est un moteur puissant. Si on était en mesure de capitaliser son énergie, nul doute qu’on ne se ferait plus aucun souci quant au réchauffement climatique.

Ces déclarations m’ont profondément touchée. De femmes, d’hommes, d’adolescents, de séniors, de Suisses, d’étrangers… tous avaient le même message. Un message d’amour et, partant, d’espoir.

L’espoir fait vivre les imbéciles? J’abandonne ça aux cyniques professionnels, aux handicapés émotionnels.

L’espoir fait vivre, et l’amour est parmi les plus intenses des espoirs.

J’y crois. J’y ai toujours cru. J’y croirai toujours.

Tendre dédicace à mon homme.

A ceux que j’aime.

Et bonne Saint-Valentin à ceux qui écoutent leur cœur.

2/10/2008

Doigté

Doigté... toucher...

Donner. Recevoir.

Et vue, ouïe, goût, odorat.

Recevoir. Donner.

Toucher. Doigté.

Les sceptiques parlent de surévaluation.

Les optimistes parlent de vécu.

Plus qu'à moitié vide

Voient le verre à moitié plein.

Toucher...


Toucher...
Originally uploaded by Mafalda67

2/09/2008

Un magistral 15 step

Blink

360°

Nombre de mes contemporains – née en 1967, j’aurai 41 ans dans un peu plus d’un mois et demi – se reconnaissent d’une nostalgie certaine pour les années 80. Musicalement parlant. Entre autres, mais c’est ce soir le sujet qui m’intéresse.

Je ne juge pas. A chacun son trip. Pourtant j’avoue que je ne comprends pas bien, que je trouve dommage ce que je considère un blocage. En matière de musique comme dans tous les domaines, est-ce que s’arrêter à une période définie ne signifie pas se priver de tout ce qu’il y a encore à découvrir?

Je ne renie pas mes années 80. J’en garde un souvenir vivace. Sans pour autant en faire un mausolée digne de pèlerinage. L’eau a depuis largement coulé sous les ponts. Et j’aime marcher avec mon temps. Non que je cherche à me la jouer «jeune» envers et contre tout. Je suis consciente de ma quarantaine, je l’apprécie. Un bel âge, je m’y sens bien, à mon aise.

Ce que j’essaie d’expliquer, c’est que pour moi l’existence ne se résume pas en un point précis à l’exclusion des autres. J’y vois plutôt une succession de points, tous aussi importants, reliés par un fil rouge. Des strates qui s’entrecroisent et se nourrissent, en perpétuelle évolution. Rien d’éternel, évidemment. Mais tant qu’il y a souffle de vie, il y a… curiosité.

360 degrés.

Ni Celsius, ni Fahrenheit.

360 degrés d’ouverture d’esprit.

J’ai cette chance de posséder une curiosité globale.

Qui m’amène, au quotidien, de nouvelles expériences, de nouvelles richesses. En un cercle positivement évolutif.

Et puisque j’évoque la musique – aussi essentielle que ce que je respire, je ne saurais que très difficilement m’en passer – mes ultimes découvertes:

John Dahlbäck – «Blink». De la dance en phase avec la tecktonik, flash sur mcm. Envie de bouger, de se bouger.

Radiohead – «In Rainbows». Un album d’auteur comme les précédents. De la graine de culte pour ceux qui s’éclatent en alternatif.

La vie m’offre ces cadeaux.

Je remercie.

Ouverte à l’à-venir.

360°

2/08/2008

En mai 1967

Belle de Jour

La mémoire est un outil étrange. Il paraît qu’on peut apprendre à le maîtriser. Me concernant, je n’ai pas découvert la clé. Ou disons plutôt que je ne l’ai pas cherchée. Difficile à croire de la part d’une personne qui tient un blog régulier? Pourtant c’est vrai. En matière de souvenir, je ne me fie jamais à ce que je note ici ou ailleurs. Je suis passionnée d’écriture, mais indépendante de ce que j’écris. Je ne fais confiance, par ordre d’importance, qu’à ce qui me remonte à l’esprit. Si ça revient, c’est que c’est digne d’être rappelé. Sinon, j’estime qu’il n’y a pas de temps à perdre.

La mémoire est un outil étrange. Quand parfois on se trouve confronté à ce que l’on pensait avoir oublié. Tellement profondément qu’on ne s’en souvenait même plus.

Par exemple.

«Belle de Jour». Un film de Luis Bunuel, avec dans le rôle principal Catherine Deneuve.

Je l’ai revu par hasard. Ce n’est que lorsque je l’ai revu que je me suis rappelée l’avoir déjà vu. Que je me suis rappelée pourquoi je m’en souvenais sans m’en souvenir.

Pourquoi il figure – atemporel et éternel – au panthéon de ma filmographie.

PS: un mot d’hommage pour celui qui me l’a fait découvrir, à l’époque…

Béatitude helvétique

«Puissiez-vous vivre en des temps intéressants!»

Un dicton chinois que je trouve excellent. Parce qu’il s’agit, quoi qu’on en pense au premier abord, d’une malédiction.

Force est de constater, vu les derniers développements de l’actualité, que la Suisse est bénie.

Le thème majeur du moment, c’est le «lapsus» et / ou «dérapage» de Pascal Couchepin. Ouverture du journal télévisé «19h30» jeudi soir, avec conférence de presse du principal intéressé, témoignages et analyse de spécialiste. Tartinage intégral des agences de presse, des quotidiens, des radios, des sites internet. Bref, la totale.

Pour ceux qui auraient raté le coche, résumé. Lors d’une séance de commission qui se penchait sur la difficile question des recherches scientifiques effectuées sur l’être humain, notre président de la Confédération en fonction s’est pris les pieds dans le tapis verbal. Argumentant sur la nécessité d’un cadre légal en la matière, il a voulu appuyer ses propos en rappelant un médecin de sinistre mémoire. Le Dr Mengele, réputé pour ses expériences dans les camps de concentration nazis. Or, selon ses dires, sa mémoire a fourché. Il ne se souvenait plus du nom du médecin en question. «Le Dr Mörgele?», a-t-il demandé à un de ses voisins. Qui l’a corrigé: «Mengele… » Hélas pour notre Couchepin national, il existe sur la scène politique un Christoph… Mörgeli. Membre de l’UDC, proche de Blocher, et accessoirement directeur du Musée de l’histoire de la médecine de l’université de Zurich. Ni une ni deux. L’Union démocratique du centre a aussitôt crié au scandale. «Une insulte énorme», a martelé M.Mörgeli, et «une atteinte à la Shoa». Pascal Couchepin n’était du coup plus «acceptable» en tant que président de la Confédération, censé représenter la Suisse. Le tout, comme déjà souligné, amplement relayé par les médias.

Alors, lapsus ou dérapage volontaire?

Voyons voir: réchauffement climatique, destruction progressive de la flore et de la faune, crise énergétique, crise économique, guerres ouvertes ou larvées, génocides, famines… Etc. Bien que je ne sois pas de nature pessimiste, il semble clair que la planète vit en des temps intéressants.

Quant à la Suisse, elle roupille dans sa tranquille béatitude.

A se demander où se situe la véritable malédiction.

Et si l’inévitable réveil ne sera pas trop dur.

2/05/2008

Abus

Et puisque l’on parle de…

Deux mecs ont profité d’une rentière AI. Résultat du jugement: ils ont écopé l’un et l’autre de 15 à 34 mois de prison, avec sursis. Argument du ministère public, qui n’a pas retenu l’aspect volontaire.

Il y a de quoi, à y regarder de plus près, se poser des questions.

I.e: il n’y a pas eu viol. Parce que viol suppose que l’on brise une résistance. Etant donné que la rentière AI était ivre, d’après de nombreux témoins, elle n’était pas en mesure d’opposer de la résistance.

Plus qu’absurde.

On croit à l’évolution.

Mais on y croit doublé de véracité.

Mauvaise foi

En préambule:

Je ne soutiens, faut-il le préciser, aucun acte de pédophilie. Intrinsèquement laïque, je ne soutiens pas non plus l’Eglise catholique envers et contre tout.

Pourtant je suis profondément choquée par le suicide d’un prêtre dans le canton de Neuchâtel. Je ne nie pas la souffrance de ses victimes, et je sais de quoi je parle, mais parallèlement je comprends également ce qu’il a dû subir.

D’après la lettre qu’il a laissée à ses proches, bien qu’il ait travaillé sur son cas depuis de nombreuses années, il n’a pas réussi à affronter la chasse aux sorcières dont il a été la proie de la part des médias.

Plainte a été déposée, logiquement, auprès du médiateur.

En l’occurrence auprès de Daniel Cornu. Médiateur des publications d’Edipresse et invité à la faculté d’éthique de l’Université de Zurich.

Cornu a refusé la plainte. D’après lui, les médias ne se livraient pas à une chasse aux sorcières. Ils donnaient juste aux victimes d’abus la possibilité de parler ouvertement.

Sûr que les victimes d’abus doivent pouvoir parler. Mais cela n’empêche pas que les médias soient de mauvaise foi. Dans le sens où ils ne donnent aucun moyen à la défense personnelle face à la publicité globale.

Le prêtre qui a abusé méritait-il la mort? Une question qui n’a pas fini de hanter notre société.

Pour ou contre la peine de mort?

Contre.

Quelles que soient les circonstances.

Absolument contre.

2/03/2008

Rencontres

On se construit chacun durant l’enfance. A l’image de l’exemple proposé par les parents. On se construit durant toute son existence. A l’image des personnes que l’on a la chance de croiser.

En bientôt 41 années de vie, j’ai eu l’occasion de faire la connaissance d’autant d’êtres qui ont su influencer et orienter au mieux mon chemin.

En 2006, j’ai touché le gros lot.

Je ne dirai pas son nom. Je l’appellerai juste mon homme, mon amour.

Avant lui, je prospectais le pourquoi du comment, je me projetais dans l’avenir.

Depuis lui, je m’implique dans le concret, dans l’action. Au jour le jour. Au quotidien.

Nul doute que c’était en moi.

Mon bonheur est d’être aux côtés d’un esprit, d’une âme, d’un cœur et d’un corps catalyseurs.

Je l’aime pour d’infinies raisons.

Celle-ci pas des moindres.

La splendide


Patricia arquette
Originally uploaded by avanx2

Lost Highway

Bande-annonce

Medium

Je n’ai jamais été une télévore. Et l’évolution de la TV ne m’y pousse certainement pas. Le paysage audiovisuel actuel est – entre larges autres – cannibalisé par une floppée de séries qui me laissent de marbre. Je les ai toutes testées, par curiosité, mais aucune ne m’a donné envie d’y revenir.

Sauf une. L’exception qui confirme la règle.

Medium.

Une des raisons de mon intérêt est Patricia Arquette, qui interprète le personnage principal, Allison Dubois. Sa sœur dans la réalité, Rosanna, est nettement plus connue. Mais à mes yeux Patricia est une actrice majeure – ceux qui auront vu «Lost Highway» de David Lynch me comprendront – et le grand écran aurait tout à gagner à rechercher ses services plus souvent.

Sa force de véracité, on la retrouve dans Medium. Elle entraîne les autres figures dans son sillage. C’est grâce à elle que la série, basée sur le paranormal, touche à ce vraisemblable aussi vrai que le véridique dont parle Luigi Pirandello dans son «Six personnages en quête d’auteur».

Le thème de la série m’interpelle également. Qui n’a pas souhaité, un jour ou l’autre, communiquer avec les morts – avec ses morts? Du moins avec ceux qui cherchent encore leur paix. Pour les aider à rejoindre le repos définitif. J’y ai réfléchi, et je n’aime autant pas. C’est peut-être égoïste, mais à chacun sa réponse.

Medium.

Avec Patricia Arquette.

Vaut un détour.

Petite scène ordinaire

Train pour Lausanne. Je rêvasse en regardant le paysage. Soudain, des éclats de voix attirent mon attention. De l’autre côté du couloir. Je tourne la tête. Un vieillard invective quelqu’un. La situation est assez claire. Une jeune femme a installé ses pieds, protégés par un journal, sur la banquette d’en face. Il y a quantité de sièges libres alentour, mais le monsieur a décidé qu’il voulait s’asseoir là et pas ailleurs. Rapidement, il devient évident que la cause du problème est autre.

«T’es pas d’ici, t’as qu’à retourner dans ton pays!»

La jeune femme noire tente de garder son calme. Rien n’y fait.

«Chuis sûr que t’as pas payé ton billet! Toujours comme ça: nous, les Suisses, on paie pour vous, les étrangers!»

La jeune femme s’énerve un peu, lui demande de changer de ton.

«C’est ça, pis quoi encore! Vais te foutre un coup de pied au cul, moi!»

Nous sommes plusieurs à intervenir pour que le monsieur revienne à la raison. Sans plus de succès.

«Quoi, qu’esse qu’y a? Z’êtes pas des vrais Suisses non plus?!»

Il aura fallu que le contrôleur s’en mêle pour que le type se tasse.

A la descente du train, à Lausanne, j’ai vu la jeune femme qui pleurait sur le quai. Je lui ai offert un mouchoir en papier, bredouillant quelques mots de soutien et d’encouragement. Je me sentais honteuse de ce que ce vieux con avait mis en avant son origine suisse pour proférer de telles insanités. Et très fière de ne pas lui ressembler.

Petite scène du racisme, de la connerie, de la sénilité ordinaires.

On a beau savoir que ça existe, ça fait toujours un choc d’y être confronté.