Interview / 2e partie
Rien que de l’avoir évoqué, j’ai la monstre nostalgie.
Après la musique, la littérature. Mon écrivain du moment, depuis plusieurs semaines, c’est Henning Mankell. Les polars de cet auteur suédois ont la touche typiquement scandinave dont je raffole. Si bien que je dévore ses bouquins les uns après les autres. Outre l’intrigue, toujours passionnante, il y a l’intrigue dans l’intrigue, les psychologies entremêlées des divers protagonistes. Avec cette ambiance particulière à la Suède qui fait que je me demande pourquoi fichtre je n’y suis pas encore allée alors que j’en rêve.
En musique comme en littérature: chaque fois que je découvre un album ou un livre qui me plaisent, je ne peux me défaire de l’étrange impression que ça ne se reproduira pas. La musique et la littérature sont pour moi des nourritures tellement essentielles qu’à la perspective d’un nouveau voyage je me sens gratifiée d’un miracle. Et un miracle qui se répète, c’est proprement… miraculeux.
Tous ceux qui aiment le cinéma ont leur panthéon privé. Basiquement dit, un hit-parade, montant et descendant. Au top les cultes, au rez-de-chaussée, voire au sous-sol, les navets. Et là au milieu, tout en haut ou tout en bas, les «irregardables». Ces films que l’on ne peut supporter, quelle qu’en soit la raison.
Quelque part au fin fond de la Sibérie, le président russe me montre les codes secrets pour déclencher le lancement des missiles. Un geste tout simple: il glisse sa main sur le sol, des capteurs spécialisés reconnaissent ses empreintes digitales. Glacée, je tente néanmoins de le persuader:«Vous ne pouvez pas faire ça! Si vous le faites, ce sera la guerre nucléaire! Ce n’est certainement pas ce que vous souhaitez!» Il me regarde, et me répond, sans la moindre émotion:«Les Etats-Unis ont commencé à nous attaquer. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas rétorquer.»
En préambule à ce que je pourrais appeler une «anecdote sociologique de Noël». Je vais parler d’orgueil et je vais parler d’un homme. Mais vu que la susceptibilité des genres s’est exacerbée depuis un certain mois de mai, je tiens à préciser que je vais avant tout parler de la superbe humaine. Autant pour les chiennes et les chiens de garde. Fin du préambule.
Noël. Voilà bien une fête qui ne m’a jamais parlé. Sauf peut-être quand j’étais toute petite – ce ne sont pas des souvenirs, mais à en croire mon sourire et mes yeux qui brillent sur les clichés. Par la suite j’ai rapidement décroché et ça ne m’est jamais revenu. Je n’ai pourtant pas cessé d’être une grande enfant – ceux qui me connaissent pourront confirmer. Impossible d’expliquer ce désamour. Ça m’a passé, c’est tout.
Les thèmes d’actu, c’est comme la mayonnaise: parfois ça prend, parfois ça ne prend pas.
Gamine, j’adorais la neige. Il y en avait des masses dans le village où j’habitais. De quoi faire de la luge au jardin, des batailles de boules avec papa, ma soeur et les voisins, créer des bonshommes, carotte en guise de nez. J’adorais la neige en plaine . J’adorais la neige en montagne. Pas totalement à l’aise en bob. Pas totalement à l’aise à ski. Mais je m’amusais. Je m’éclatais comme une bête, et c’était jouissif.
Bien sûr que l’on devient plus sensible à un sujet lorsque l’on est concerné, de près, de loin ou de moins loin. Ceci expliquant cela, on comprendra que j’aie sauté en l’air quand j’ai lu dernièrement dans la presse régionale que Genève se décidait finalement à débloquer plusieurs millions pour assainir les bâtiments publics qui contiennent de l’amiante. Evidemment ce ne sont pas ces millions qui me donnent de l’urticaire, mais bien le fait qu’il y ait encore des lieux pourris de cette substance dont on sait depuis longtemps qu’elle est cancérigène. Et des lieux publics qui plus est, donc soumis à une administration qu’on imagine mal ne pas être au courant. Parmi tant d’autres, le Cycle d’orientation, où gravitent de nombreux enfants. Une des profs souffre d’asbestose, le directeur est atteint d’un cancer du poumon. Pourtant tant les adultes que les gosses restent là, attendant patiemment que l’administration se débrouille de ses méandres kafkaïens. X mois pour discuter si oui ou non il faut investir de l’argent. X mois pour chipoter sur l’argent à investir. X mois de plus pour mettre en œuvre. X mois supplémentaires pour aboutir à l’assainissement. Pendant ce temps, les adultes et les gosses restent là. Sachant qu’avec l’amiante chaque seconde compte, qu’il suffit d’inhaler ou non l’équivalent d’un milliardième de poussière, j’en ai froid dans le dos pour toutes ces personnes, petites et grandes.
Les perles ne se voient pas forcément au cinéma, sur DVD, à la TV. Certains "avant-bijoux" ne se trouvent que sur le net, et on ne peut que leur souhaiter une réussite largement méritée.
Et j’entre en guerre.
Une page qui se tourne? Un chapitre qui commence?
Merde! J’ai une grosse colère contre le marketing!
Déjà que je deviens de plus en plus sceptique face aux grands raouts pseudo-sportifs de tous genres – oui, oui, c’est bien moi, fana de foot, qui l’écris… Là, toutefois, on fait plus fort que le Roquefort!
La Une était pipole aujourd’hui dans le Matin Dimanche. Retour sur l’élection, vendredi soir à Montreux, de Mister Suisse romande. A l’occasion de cette interview, Olivier, Neuchâtelois de 31 ans, révélait notamment une homosexualité parfaitement assumée. Et disait son espoir, par la visibilité de ce titre, de faire avancer les mentalités dans ce domaine.